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Récoltes 2024 : L’excès d’eau en septembre complique les travaux agricoles, entre défis et adaptations

Le mois de septembre 2024 a été particulièrement éprouvant pour les agriculteurs français, avec des excédents d’eau atteignant 60 % au-dessus des normales saisonnières. Ces conditions météorologiques extrêmes, bien qu’indispensables à certaines périodes pour le développement des cultures, compliquent cette année la récolte des céréales et du maïs grain. Cet excès d’eau révèle non seulement les difficultés liées à l’adaptation agricole face aux changements climatiques, mais il met également en lumière la nécessité de repenser certaines pratiques pour tirer parti de ces nouvelles réalités.

Impact direct de l’excès d’eau sur les récoltes

Les sols saturés d’eau créent des conditions de travail difficiles pour les agriculteurs. Les engins agricoles, tels que les moissonneuses-batteuses et tracteurs, peinent à accéder aux champs sans risquer de s’enliser. Dans certaines régions, près de 20 % des surfaces agricoles sont devenues temporairement inexploitables à cause de l’humidité excessive.

Le maïs grain est particulièrement impacté par ces conditions. L’excès d’humidité favorise le développement de champignons, ce qui affecte la qualité des grains et oblige les agriculteurs à engager des coûts supplémentaires pour le séchage. Par ailleurs, les retards dans la récolte, imposés par l’état des sols, augmentent le risque de perte de rendement.

Le changement climatique : des extrêmes de plus en plus fréquents

Selon Météo France, les précipitations excédentaires deviennent plus fréquentes, souvent concentrées sur des périodes courtes et intenses. Entre 1990 et 2020, les précipitations annuelles ont augmenté de 10 % en moyenne en France, mais cette augmentation s’accompagne d’une répartition inégale, alternant sécheresses et excès d’eau.

L’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) prévoit une intensification de ces événements climatiques extrêmes dans les prochaines décennies. Les agriculteurs doivent donc intégrer ces réalités dans leur gestion quotidienne des cultures et adapter leurs pratiques pour limiter les impacts.

Solutions et exemples d’adaptations efficaces

Face à ces défis, plusieurs solutions ont déjà prouvé leur efficacité et sont mises en œuvre dans les exploitations françaises.

1. Techniques simplifiées et couverture des sols

L’utilisation de techniques simplifiées, comme le non-labour et le semis direct, associées à une couverture permanente des sols, est l’une des solutions les plus pertinentes pour gérer l’excès d’eau. Ces pratiques, répandues sur tout le territoire, permettent de maintenir une structure de sol plus aérée et d’augmenter sa capacité d’absorption. Elles réduisent également le risque d’érosion lié aux fortes précipitations.

2. Utilisation de variétés adaptées

Les variétés de maïs et de céréales moins sensibles aux champignons liés à l’humidité offrent une meilleure résistance dans des conditions humides. Bien qu’elles n’éliminent pas les risques, elles permettent de limiter les pertes de qualité et de rendement.

3. Rotation des cultures

L’allongement des rotations, combinant des cultures à cycle court et à cycle long, est une stratégie efficace pour répartir les risques climatiques. Cette pratique, applicable partout en France, aide à mieux utiliser les périodes sèches et humides tout au long de l’année.

4. Diversification des cultures

Diversifier les cultures permet de réduire la dépendance à une seule production et de mieux gérer les impacts des événements climatiques extrêmes. Par exemple, certains exploitants combinent maïs, légumineuses et céréales, ce qui leur permet d’étaler les périodes de récolte et de limiter les pertes dues aux excès d’eau.

 

Une adaptation nécessaire

La campagne de récolte 2024 illustre l’ampleur des défis posés par les conditions climatiques extrêmes. Si l’excès d’eau complique les travaux agricoles, il offre également l’opportunité de réviser et d’améliorer les pratiques culturales. Des solutions telles que la couverture des sols, l’allongement des rotations et le choix de variétés adaptées permettent aux agriculteurs de s’adapter et de maintenir la viabilité économique de leurs exploitations.

Cependant, ces changements nécessitent un accompagnement technique, des investissements, et une coordination accrue entre les agriculteurs, les institutions publiques et les acteurs du secteur. Face à un climat de plus en plus imprévisible, la résilience du secteur agricole repose sur l’adoption de pratiques durables et innovantes pour garantir sa compétitivité dans les années à venir.

Sources :

  1. Météo France : Rapport sur les précipitations
  2. INRA : Études sur l’adaptation climatique
  3. Observatoire de l’agriculture : Pratiques culturales simplifiées

 

Crédit photo : Image de freepik

Caroline De Salins Kemlin

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